Tout n’est que mouvement.
Le Bâtiment A11, bénéficie d’une situation particulièrement privilégiée, à Paris 13, sur le second tronçon de l’avenue de France qui conduit vers la gare d’Austerlitz.
Comme dans la tradition haussmannienne, sa position d’angle amplifie son rôle d’articulation urbaine et de repère. Son implantation au-dessus d’un tunnel de la SNCF, le long des voies ferrées est l’autre particularité du site qui a fortement conditionné le projet.
L’édifice de huit niveaux est véritablement issu de la prégnance de ce contexte, son poids, les descentes de charges ont conditionné le choix de la structure métallique qui offre l’avantage de la légèreté et de plus longues portées.
Si l’on retrouve tous les standards d’un édifice de bureaux classique dans son fonctionnement et dans sa partition, le choix de l’enveloppe architecturale est porté par l’hyper présence du mouvement autour de la parcelle.
Celui des véhicules et des piétons sur l’avenue Mendès France, celui des trains, celui des rames du métro aérien, tout n’est que mouvement. La composition générale s’en inspire, elle est basée sur une division horizontale des façades, alternant allèges pleines et fenêtres filantes.
Cette découpe primaire est ensuite complétée par une enveloppe plissée formée de tubes d’aluminium qui passe devant certaines fenêtres et transforme la continuité de la stratification horizontale en lignes pointillées.
La trame tubulaire génère un volume virtuel qui ondule comme un drapeau, comme un nuage de métal, dégageant une profondeur et des ombres portées. Ce système crée un moirage, un effet de Gauss dont la perception se modifie en marchant.
L’aluminium étant un matériau très sensible aux variations de la lumière, l’édifice paraît parfois mat, satiné, étincelant, ou évanescent, jouant sans cesse avec ses limites et ses contours, avec la perception.
Photographie : Angie McMonigal – Sergio Grazia – Stefan Tuchila