S’imposer pour être identifié et s’intégrer dans ce «déjà là» bâti.
Localisé à l’intersection de grandes infrastructures, à proximité d’édifices tertiaires récents, ou d’immeubles de logements collectifs, le contexte urbain de l’immeuble de bureaux le Papillon, situé à Bobigny, est particulièrement composite.
Aussi le nouvel édifice doit-il à la fois s’imposer pour être identifié et s’intégrer dans ce déjà là bâti.
Le bâtiment s’identifie d’abord par sa silhouette et par la présence de deux volumes désaxés, deux ailes reliées l’une à l’autre par une partie centrale plus étroite, qui constitue également un axe de partition volumétrique et architectural.
Jouant sur la géométrie de la parcelle, le déhanchement des deux volumes principaux offre un dégagement en rez-de-chaussée, un parvis d’accès sur l’espace public.
Aux deux derniers étages, cette paroi de verre se détache de la façade et vient former un grand jardin d’hiver offert aux utilisateurs.
Ce troisième lieu est à la fois un espace de travail et de détente, il permet des réunions informelles grâce aux ordinateurs portables et au Wifi.
En complément des options plus traditionnelles en termes d’économie d’énergie – la compacité, l’isolation, l’enveloppe, la lumière, l’inertie, etc. -, l’adoption de sondes géothermiques de cent mètres de profondeur situées sous le bâtiment a été déterminant pour le projet ; ce choix a permis de couvrir 80 % des besoins de chauffages et 99% des besoins en froid.
Les hauteurs irrégulières des appuis ou des linteaux de baies vitrées, leurs dimensions irrégulières créent, un joyeux désordre renforcé par les saillies variables des cadres de couleur.
Gris, jaune, vert, métal, le Papillon est un édifice chromatique, à l’intérieur, la couleur définit, signale les espaces, à l’extérieur, elle contribue à l’identité de l’architecture, elle complète le processus esthétique.
Contrairement aux deux ailes, le corps central est agrémenté d’une double peau de verre ventilée qui procure transparence et reflets ; à l’arrière des câbles d’acier sont utilisés comme supports de plantes grimpantes.
Photographie : Sergio Grazia