Le projet implanté sur d’anciennes friches industrielles a pour principale caractéristique de traiter la question de la densité urbaine avec générosité, simplicité et unité.
Il s’agit de cent-deux logements : sociaux (quarante-huit) et en accession (cinquante-quatre) sur un socle-bandeau à usage commercial.
Un volume capable règlementaire se doit d’être aligné sur l’espace public et de tenir l’angle en alignement de rue, alors que côté jardin, la géométrie est plus libre.
Ce volume capable réglementaire est travaillé et sculpté de façon à venir créer une alternance de volumes grâce à des failles et des percées visuelles. Il en ressort deux émergences d’une hauteur respective de vingt-huit et trente-sept mètres.
Pour aller chercher le soleil et les meilleures orientations, les volumes sont soumis à un épannelage spécifique par la mise en place de gradins sur des doubles et triples hauteurs.
Les logements sont prolongés sur l’extérieur par des terrasses généreuses avec des vues variées.
La volumétrie de l’angle est valorisée grâce à la création de loggias sur double hauteur, ce qui renforce également l’expression architecturale du bâtiment et son rôle urbain.
A l’échelle de l’îlot, la fragmentation volumétrique permet de traiter la question de la densité tout en générant des logements de qualité, dotés de plusieurs orientations et de vis-à-vis limités.
Des matériaux pérennes et nobles sont utilisés pour le revêtement des façades. Un premier dispositif de bandeaux marquants chaque niveau est composé d’un calepinage vertical de pierre claire.
Un deuxième calepinage horizontal marque les surfaces des murs cernés par les bandeaux. La teinte de la plaquette est la même, mais la finition est lisse. Les toitures sont traitées comme une cinquième façade, une matière pleine de vie, car le jardin du coeur de l’îlot monte sur les toitures terrasses sous forme de jardins suspendus, très largement végétalisés.
C’est un dispositif avec deux rôles urbains : assurer la continuité des espaces publics tout en abritant des continuités paysagères au travers de larges percées visuelles.
Le grand jardin en cœur d’îlot assure la présence de la nature en ville et qualifie les épaisseurs bâties au rez-de-chaussée.
Les espaces verts s’offrent comme un lieu de respiration pour les logements environnants.
Le jardin collectif est un espace de rencontre pour les habitants, un lieu de mixité sociale, de rassemblement de plusieurs catégories de logements sociaux, intermédiaires, et en accession ; non loin, la Halle Tony Garnier, le Palais des Sports et de multiples établissements d’enseignement supérieur.
Photographie : Sergio Grazia
