Un travail savant de composition urbaine.
De la superposition des programmes découle toujours la question de l’identité de ses composantes. Chaque entité doit trouver sa place au sein d’une pièce urbaine intégrée, cohérente et singulière, qu’il s’agit de fabriquer, avec ses flux, en s’adressant à la fois à sa propre intériorité, à ses habitants et à ville ; elle convoque la vue proche mais aussi la vue lointaine.
C’est ce travail savant de composition que nous livrons en 2022 sur le lot A1 de la ZAC Léon Blum.
Situé au pied de la gare de la ligne 15 (Société du Grand Paris), le lot fait cohabiter une opération de cent-quatre logements qui montent à R+9, avec une école maternelle de douze classes sur deux niveaux et demi et un parc de stationnement implanté sur deux niveaux, regroupant cent-onze places.
Mais comment allier densité et échelle humaine ? En liant les espaces publics et privés, l’ancrage au sol est assuré par l’école qui constitue le socle de l’opération, en prise directe avec l’espace public, socle d’où les logements émergent. Ces derniers sont scindés en deux corps de bâtiment disposés en quinconce.
Après l’articulation des volumes, la matérialité participe de la composition. L’école, dans son enveloppe extérieure est en béton architectonique de teinte gris clair. Or cette matérialité ancre fortement l’édifice dans son rapport avec l’espace public élargi. Côté cour, le béton de l’école est enrichi de parois en Inox miroir, qui marquent une intériorité valorisée, importante et mystérieuse. Le socle prend forme dans une trame régulière de béton, le jeu subtil de négatifs dans les poutres apporte une modénature, qui permet l’intégration de grands remplissages en bois.
En cœur d’îlot, l’ossature bois de la façade des logements se prolonge pour fabriquer une pergola à la cour intérieure de l’école. Cette ossature renvoie à l’imaginaire de la cabane, et déjoue la limite entre les façades des logements et le centre, incarné par l’école. Elle permet de venir suspendre les escaliers, les coursives, mais aussi de servir de support intégré aux câbles de protection, également traités comme support de prolifération pour la végétation. Ce dispositif de transition garantie une intimité réciproque entre la cour d’école et les logements.
Se jouant de l’orthogonalité de la trame en bois, a contrario, les percements de l’école, les jardinières, les luminaires sont traités en cercle fabriquant ainsi un jeu ludique de formes aisément identifiables par les enfants, faisant des espaces extérieurs une source d’apprentissage favorisant les interactions, avec des échelles et des ambiances variées.
Photographie : Sergio Grazia