Implantée sur les bords de la Seine, la médiathèque Louis Aragon occupe l’ancien site industriel portuaire, encore marqué par un paysage de sablières.
Cette situation exceptionnelle, la proximité du quai, mais aussi les risques d’inondation ont considérablement contribué aux orientations fondamentales du projet ; son rez-de-chaussée ne peut, en effet, accueillir aucun programme.
L’édifice est donc soulevé, détaché du sol et ne déploie son programme qu’à partir du premier étage desservi par un escalier monumental en pelure d’orange.
Ce décollement du volume engendre un espace sous l’édifice, occupé par un paysage en profondeur composé de graminées, de plantes tapissantes.
A ce vide horizontal, répond un vide vertical au cœur de son épaisseur, il forme un patio central autour duquel va s’enrouler à la manière d’un ruban l’ensemble des programmes de la médiathèque.
L’accueil et le secteur enfant sont situés au premier étage, les adultes au second.
Le parement métallique passe parfois devant les fenêtres et filtre la lumière, seules les vues depuis les grandes vitrines sont favorisées pour privilégier les cadrages exceptionnels.
Utilisant la situation unique du terrain en proue, le bâtiment évoque une nef amarrée qui flotte sur un sol végétal en mouvement.
De loin, lorsque la Seine exhalera sa brume d’hiver, ce bateau aura des allures de vaisseau fantôme.
Le parcours des visiteurs s’achève sur la terrasse plantée en toiture du bâtiment, qui matérialise et révèle sa composition en ruban et le paysage de la Seine.
Deux baies vitrées monumentales marquent la composition des façades : la première ouvre la salle d’animation sur la ville prise comme décor, la seconde oriente la vue sur les quais depuis la zone d’accueil.
Recouverts d’un parement de métal déployé à densité progressive, les volumes sont abstraits, l’esthétique s’inspire des silhouettes élémentaires des édifices portuaires, en mémoire du lieu.
Photographie : Sergio Grazia