Une architecture méditerranéenne puisée dans la tradition vernaculaire.
Situé entre la ville historique et le port, le quartier Maranda-Lacan occupe à Antibes une situation urbaine stratégique.
La place des Martyrs de la Résistance et son prolongement étaient devenus au gré du temps, une zone mal utilisée, occupée en sous-sol par un vaste parking qui donnait une impression d’inachevée, de chaînon manquant.
La proposition urbaine a permis de retisser les différents contextes proches, reconnecter le réseau viaire et de redonner cohérence et continuité à l’ensemble. Elle inclue également de nombreux lieux différenciés : de la ville rapide, à la ville lente, du minéral au végétal, multipliant les parcours entre les espaces publics et le cœur d’îlot.
Les différentes échelles du projet s’appuient sur celles du voisinage, elles s’adressent aux passants autant qu’à l’habitant, à la vue proche comme à la vue lointaine.
Le grand îlot central, quant à lui, contient en son cœur un jardin secret avec des palmiers et une végétation luxuriante, c’est un îlot de calme et de fraîcheur qui attend les habitants et les visiteurs qui souhaitent échapper à la chaleur et au tohu-bohu de la ville.
Tout nouvel édifice doit cependant s’inscrire en harmonie avec une « poésie du lieu », particulièrement lorsque celle-ci est marquée par une identité historique forte mais aussi fragile. Une intervention architecturale maladroite peut ainsi détruire cette continuité pittoresque. En tant qu’architecte, notre rôle est de savoir parfois s’effacer, retenir un grand geste irréfléchi qui aura des conséquences durables sur l’équilibre et la beauté du site.
C’est ainsi que nous avons privilégié un agencement et un choix de volumes, d’architectures, et de matérialités, puisés dans la culture, le contexte local et vernaculaire.
A partir de relevés d’immeubles types d’Antibes nous avons ainsi créé un catalogue de composants architectoniques qui intègre : proportions, rythmes de percements, volets, enduits à la chaux, couleurs, cadres, soubassements, tuiles, génoises, corniches, balcons, garde-corps, serrurerie, vitrines, enseignes, etc…
Tous ces éléments constituent le corpus d’un vocabulaire riche de possibilités et de combinatoire adaptables à la conception contemporaine.
Côté cœur d’îlot, apparaît un autre univers en rupture, basée sur les usages actuels, notamment la fluidité entre l’espace intérieur et extérieur, formalisée par la présence de grandes terrasses filantes protégées par de volets coulissants.
Ces différentes écritures font apparaître des silhouettes familières et dégagent une l’impression de déjà là, d’intemporalité.