Projet en association avec MOA Architectes
La possibilité qu’un lieu contienne en son sein assez d’atouts pour évoluer favorablement sous l’action d’une impulsion nouvelle est une chance unique.
Le secteur Chapelle Internationale a l’opportunité d’envisager une régénération au travers d’un véritable travail de résilience urbaine.
Vaste territoire récupéré sur des emprises ferroviaires, le secteur Chapelle International culmine à 50 mètres.
Sur cette porte de Paris longtemps méconnue et malaimée, il s’agit aujourd’hui de faire société, c’est à dire concilier habitat et travail, densité et aération, et surtout d’insuffler une âme et une vie de quartier. Ce projet réalisé avec l’équipe MOA architectes exploite toute la richesse du socle actif ou SOHO (Small Office Home Office) tel qu’imaginé par les urbanistes de l’AUC.
Ces rez-de-ville, associent sur deux niveaux un local d’activités en rez-de-chaussée et un logement en étage. Posé sur cette assise mais en rotation de 45°, les appartements occupent l’émergence. Ils bénéficient de la grande diversité des vues et des échappées vers le grand territoire.
Le rigoureux exosquelette de béton et travertin enchâsse la tour et fait apparaitre de multiples jeux de profondeurs, occupées tantôt par les généreuses baies vitrées et leurs volets de bois, tantôt par des jardinières d’où jaillissent des lignes verticales verdoyantes.
Les loggias se referment par des écrans coulissants de verre qui mettent à l’abri du vent tout en s’ouvrant largement vers le grand paysage.
L’unité générale est ainsi trouvée par une résille de béton blanc préfabriqué d’une épaisseur de 80cm et d’une hauteur de 7.50m.
La trame des poteaux de béton de 5.70m donne un rythme régulier qui assure la liaison entre tous les SOHO présents sur le site.
Le béton de l’exosquelette, de teinte claire est matricé lui donnant l’apparence du travertin offrant un travail sur la texture, qui joue tantôt sur le mat, tantôt sur le satin du matériau.
L’utilisation d’un matériau unique devient ainsi à l’échelle du piéton un repère sensoriel.
Les alvéoles de la trame sont remplies par les panneaux des menuiseries bois . De larges volets amovibles en bois également assurent l’occultation et la protection solaire ; ils prolongent les effets de matières et de perception.
Le dispositif de résidentialisation est réinventé au travers d’un parcours vertical orchestré par des vues cadrées à la manière de cartes postales sur le sacré Cœur et par la chaleur rassurante de la lumière naturelle. Les paliers deviennent de petites placettes paysagées qui favorisent l’interaction sociale à chaque étage.
Photographie : Sergio Grazia – Stefan Tuchila