Ilôt Yersin
À Paris, un angle de rue est toujours considéré comme un événement urbain et architectural.
Il permet d’enrichir l’image du carrefour par le traitement d’un volume et d’atteindre une composition complexe par le glissement d’un pan de façade sur un autre. La position et le statut privilégiés des deux avenues qui bordent cette parcelle du 13ème arrondissement accentuent le phénomène et offrent son élancement et sa monumentalité particuliers à cette résidence pour malades d’Alzheimer et personnes âgées.
La présence d’un square et du bâti fragmenté des HBM a orienté le projet vers la recherche d’une expression volumétrique particulière. Lorsque le porche apparaît, le volume du corps central amorce un pli qui s’ouvre sur le pignon et la cour des immeubles HBM.
Ce déhanchement évite « l’effet muraille » sur la rue, ouvre vers le vide intérieur et accentue l’élégance verticale de l’angle.
Le travail sur la matérialité comme matière vivante avec ses jeux de teintes, de lumière, de textures fait activement participer l’architecture de cette entrée de ville à la lutte contre l’isolement des personnes en fins de vies qui y séjournent
Jouant sur une mono-matière continue, le verre, la paroi du socle s’élève en façade, se fragmente, déconstruit l’épaisseur du pignon, s’affine et dessine une silhouette singulière. L’édifice évoque un solide, une masse ciselée qui intègre toutes les géométries et déformations de ses parois.